PASSIFUL
Récit par M. Tom Ellaway, Woodbridge, janvier 2003
Ces deux photos, datant d'environ cent ans et prises à San Francisco, montrent, comme vous le voyez, l'une un quatre-mâts barque, son capitaine, ses officiers et ses apprentis officiers et l'autre ses marins, c.a.d. son équipage proprement dit. Le capitaine, un dénommé Passiful,
qui habitait
ici à Woodbridge tenait à ce que tous son équipage soit aussi de notre
ville (Son argument étant que les imprévus de la mer étaient
suffisants, sans y ajouter les imprévus d'un équipage de gens inconnus).
Donc, d'après le folklore local, le bureau de l'armateur à Liverpool
engageait les officiers et les apprentis mais « les hommes »
étaient choisis,
par le capitaine et le bosco ici, sur place. Il paraît qu'ils partaient,
capitaine, bosco et marins, dans un train spécial « armes et bagages »
de la gare de Woodbrige tous les deux ans pour retrouver le navire à
Liverpool. De là ils amenaient le bateau a New York avec une cargaison de
produits industriels anglais pour le marché américain. A New York il
chargeait une Jauge:
2476 tonnes Construit
à Glasgow, en acier, par R. Duncan et Cie. Armateurs:
Thomas et Cameron 93, Cheapside Street, Je
n'ai pas pu trouver le sort du bateau, perdu en mer, coulé par nos
amis allemands quelques 20 ans plus tard ou simplement mis à la casse
mais en voici quelques anecdotes: Le
bosco m'a raconté, il y plus de trente ans, quand il avait déjà près
de quatre-vingt dix ans, qu'au Cap Horn, dans une forte tempête, la
cargaison de grains s'étant déplacée, le navire a pris de la bande sur tribord au point que les fers de
bonnette de grande vergue était dans
l'eau. Fort heureusement le temps se calma ce qui permit à l'équipage
de faire passer à la pelle une grande partie de la cargaison de
tribord à bâbord en remettant en place les planches de cale, et de
rétablir le bateaux d' aplomb.. Il
m'a aussi dit que bien qu'ayant fait sept voyages à San Francisco, avec
quelques semaines d'escale à chaque fois, il ne trouverait plus son
chemin dans la ville ne l'ayant pas visité depuis le grand tremblement de
terre et l'incendie qui l'a suivi! Une très vielle dame, morte à
quatre-vingt ans il y a déjà de longues années, disait que le plupart
de l'équipage de l'Achnashie fut domicilié dans une seule rangée de
petites maisons, classiquement anglaises ou, d'ailleurs, elle était née
et ou elle avait vécu
toute sa vie. Elle y passa de jeune fille en vielle fille ayant vu,
selon elle, ce qu'était la nature des hommes ce qui la fit renoncer au
mariage. Nous croyons, en ce qui nous concerne, que cette décision fut pas mal aidé par l'énorme
perte de jeunes hommes de la ville
pendant
la première guerre mais c'est comme ça qu'elle le voyait. Puisque ma
femme et moi habitons une autre de ces petites maisons, elle était notre
voisine pendant les dernières années de sa vie. Elle nous a dit que les
femmes de ces marins, habitant ces maisons, élevaient leurs enfants seules en
touchant les avances de paye chaque fin de mois. Puisqu'elles ne voyaient
leurs maris que pour six semaines chaque deux ans elles, sauf, si elles
manquaient vraiment de chance, ne se trouvaient enceintes que tous les deux
ans au lieu de chaque année comme la plupart de leurs amies. Je crois qu'elle exagérait un peu pour nous faire rire mais pas trop tout de même!
C'est le « Si elles manquaient vraiment de chance» que j'aime. Vieille
fille peut-être, idiote, certes non. |
Story by Mr. Tom Ellaway, Woodbridge, jan 2003
These
two photos, taken about one hundred years ago in San Fransisco, are, as
you can see, in one case of a four masted barque, her captain and her
officers and apprentices and in the other case her sailors, that is to say
her crew properly speaking. Her captain, name of Passiful, lived here in
Woodbridge and insisted that all his crew should also be from our town (His
quite reasonable argument being that the uncertainties of life at sea were
already enough without adding to them a crew of strangers). Local
folklore has it that the shipowners' office in Liverpool signed-on the
said officers and apprentices whereas "The men" were chosen by
the skipper and the boatswain here, in Woodbridge. It seems that they left,
every two years, Captain, bosun and seamen, in a special train, with full
kit, to take over the ship in Liverpool. From there they sailed to New
York with a cargo of British industrial goods for the American Market. In
New York they loaded general cargo for San Francisco which, after
unloading, was replaced by a cargo of grain or of skins which either they
brought straight back to England or came via the eastern seaboard of the
US. That is the story according to the town' s old timers and it is not
far from the truth something which is hardly surprising in that some of
them are the grand children of the crew in question. Almost
certainly the special train was a single carriage which was detached from
and re-attached to several trains at connecting stations en route, a
practise frequently followed at the time. I therefore decided to look-into
how near to the truth the local legend was and here are the actual facts.
1 found that the Achnashie's home port was in fact Glasgow not Liverpool
but that is not very important for the rest of the overall story is true.
Here are the details of the ship: Tonnage:
2476 tonnes Built
of steel, in Glasgow by R.Duncan and Co. Launched
in 1892
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Compléments sur le navire Achnashie
Le 4/mâts Achnashie fut acheté en 1907 par MM. Bordes et passa sous pavillon français avec le nom de " Chanaral" (deuxième navire de ce nom dans la compagnie). Il fit alors les voyages de nitrate au Chili jusqu'en 1916 où il fut torpillé, le 22 avril, par le sous marin Allemand U 67 à 60 milles des Sorlingues. L'équipage qui avait pris place dans les embarcations du bord put atteindre la côte en dépit d'une mer houleuse. |