WOOLLARD CLAUDE L. A.

 

Pavillon en Berne  :

 

Notre fidèle  ami Britannique , le Commander  Claude L. A. Woollard de la Royale Navy est décédé le 25 décembre 1966, à l' âge de 84 ans, dans la petite ville anglaise de Parkstone Pool, où il s' était retiré après un quart de siècle  de remarquables  services à la Mer.

Né à Richmond, dans le Surrey, le 21 Mai 1882, il était Anglais de nationalité, mais cependant Français de par sa Mère, Mrs Henriette Marie Joséphine  Woolard, fille cadette du Colonel François Aubry, et arrière petite fille du Général Brahaut, officier d' Etat Major de Napoléon  1 er.

A 18 ans, il embarquait sur le 3 Mâts Barque PENRHYN  CASTLE  à Londres, en qualité d' élève officier. Il devait effectuer 3 voyages successifs sur ce navire, le dernier en qualité de 1er lieutenant  et franchit 5 fois le Cap Horn. Voyages difficiles, dramatiques parfois même, dont il a plus tard conté avec beaucoup de talent les douloureux épisodes, dans un ouvrage intitulé. Trois fois autour du Monde sur un navire à voiles. ( Le roman de 125.000 milles à bord d'un grand  clipper ).

Il devait ensuite naviguer  pendant 7 années comme officier sur les grands paquebots de la Cunard Line, et entre autre sur le malheureux LUSITANIA, détenteur du Ruban Bleu, et qui devait, comme on sait, être torpillé et coulé en 1917 par un sous marin Allemand.

En 1913, Claude Woollard  entrait  comme officier dans la Marine Royale Britannique.

Pendant la guerre 1914-18, il fut attaché en qualité de 1er lieutenant sur l' UNDAUNTED, appartenant à la célèbre flottille  d' Harwich, qui s' illustra brillamment au cours de la première guerre mondiale. Sur cette période héroïque, il devait écrire à nouveau un très bel ouvrage intitulé :. Sous la large flamme du Commodore, dans lequel il relate de façon saisissante les audacieux et impressionnants exploits des unités navales d' Harwich, sous les ordres du Commodore Sir Reginald Tyrwhit, devenu Amiral par la suite, et en particulier du croiseur. UNDAUNTED, sur lequel il avait lui même servi.

Nommé Commandant du torpilleur  de haute-mer ACACIA, affecté à la surveillance des eaux de la Méditerranée, Claude Woollard eut l' honneur de se voir décerner la Croix de la Légion d' Honneur, en reconnaissance de ses éminents services rendus à la France en temps de guerre.

Après quoi, on le retrouve successivement Commandant des escadrilles de patrouilleurs du Bosphore, pendant l' occupation de Constantinople par les Alliés, puis breveté officier interprète aux Services  secrets et du chiffre de la Royal Navy.

Claude Woollard avait été dégagé des Cadres actifs, et placé en position de retraite en 1925, mais un marin tel que lui ne pouvait néanmoins se résigner à l' inactivité. C' est pourquoi, ayant la douloureuse nostalgie de la mer, il eut en1956, l' idée d' armer et de commander un yacht de forte taille, l' ENGLISH  ROSE , qui devait être le premier et seul navire école de cadettes au monde. Exempte de toute idée lucrative, l' intention de notre camarade dans ce domaine très particulier, était seulement de développer chez les jeunes filles l' amour de la mer et des voyages.

C'est non seulement grâce à son action tenace et persévérante, mais aussi à son amour passionné pour la Marine à voiles, que fut fondée la Section Britannique de notre Association, dont il devait assurer la Vice Présidence jusqu'à sa mort.

Mais, l' âge venant  et pesant chaque année un peu plus sur ses épaules, Claude Woollard dut se résigner à observer le plus possible le repos et le calme dans son joli cottage de Parkstone, qu'il avait baptisé  "Even  Keel", dont il ne sortait plus guère que pour aller participer aux Congrès Internationaux annuels de notre Association, auxquels il fut toujours  très attaché.

Dans les derniers mois  de sa vie, il avait encore réussi à écrire  et parachever un dernier ouvrage sur la Marine à voiles, intitulé " Les derniers des Cap Horniers ", préfacé par l' Amiral Sir John Henry  Moore, Président de la Section britannique, et nous voulons espérer que, poursuivant cette oeuvre, qu'il n'a pu mener à bien lui même, Madame Claude  Woollard, à qui notre Association  présente l' expression  de sa respectueuse et douloureuse sympathie, réussira à la faire éditer, en souvenir du grand homme de mer qu'il a été, et qui demeurera dans notre souvenir comme l'un des meilleurs et des plus fidèles camarade de notre Association.