MALBERT Louis Marie

 

Il était l’un des 35 membres fondateurs de l’Amicale des Cap Horniers en mai 1937.

 

Louis Malbert est né le 18 juillet 1881 à Saint Quay Portrieux.

 

Il a commencé à naviguer comme mousse en 1894. Il a passé le Cap Horn pour la première fois en 1903. Lieutenant et second sur le RENE en 1904, sur le MOLIERE comme second en 1905, sur le LA ROCHEFOUCAULT en 1906. Capitaine du PIERRE LOTI jusqu’en 1910 et sur l’EDMOND ROSTAND de 1910 à 1915. En 1915, il commande le 4-mâts CHAMPIGNY jusqu’en 1919.

 

Il quitte la Marine en 1919, ayant été gravement malade à San Francisco de la grippe espagnole, le docteur lui ayant défendu pendant un certain temps, toute navigation..

 

Il crée un chantier de réparations à Brest avec le capitaine Gourio.

 

Il commande le remorqueur de sauvetage IROISE en 1924 jusqu’en 1932, après avoir exécuté 183 sauvetages et assistances.

 

Pour l’instant, écrit-il en décembre 1946, je suis à La Rochelle où je dirige un chantier de réparations et de sauvetages, appartenant à l’Union des Remorqueurs de l’Océan. Nous devons à l’obligeance de Monsieur Cangardel, Président Directeur, de I’U. I.M., de pouvoir compléter le curriculum vitae de notre ami Malbert d’une modestie vraiment trop grande :

 

Malbert adopte l’IROISE et transforme ce remorqueur très puissant en un outil merveilleux d’assistance aux navires en danger. Son sang froid, sa témérité, l’ascendant qu’il a sur les hommes, son expérience et son sens marin, son audace et son mépris du danger, tout contribue à faire de Malbert le capitaine sauveteur le plus complet qu’on puisse concevoir. La Société Centrale de Sauvetage, des Naufragés en 1929 et le Ministre de la Marine en 1930 ont décerné à Malbert la Médaille d’Or de Sauvetage.

 

Le 29 juillet 1928, le Commandant Malbert était fait Chevalier de la Légion d’Honneur. Il recevait à cette occasion, des manifestations touchantes de sympathie. Au cours de l’une d’elle, le Président de la Chambre de Commerce de Brest lui dit ce que tout le monde pense, : Vous êtes un splendide marin, Vous appartenez à la phalange de ceux qui ont conquis leur Croix au péril de leur vie. La gratitude des marins de toute nationalité, ayant grâce à Malbert échappé à une mort certaine, s’ajoute à ce témoignage de sympathie que je rappelle en ce jour de deuil. Cette oeuvre si diverse, si riche d’enseignements et de résultats, met le nom du Commandant Malbert au premier rang de ceux de sa génération qui se consacrèrent à la Marine.. Elle mérite de notre part, gratitude et respect. Ainsi parlait à St Quay Portrieux, le 1er février 1949, sur la tombe de notre camarade, le Président Henri Cangardel qui pour honorer sa mémoire,, baptisera : CAPITAINE LOUIS MALBERT, un superbe vapeur de

5.600 tonnes de port en lourd, qui fut lancé le 26 octobre 1949, pour la Compagnie Union Industrielle et Maritime.

 

Un médaillon en bronze fixé sur un rocher à St Quay Portrieux, rappelle la belle figure de notre ami.

Enfin Roger Vercel dans son livre Remorques a magnifiquement retracé l’épopée de l’IROISE, sous le commandement de Malbert..

 

Nous reproduisons quelques passages du discours prononcé par Monsieur Cangardel le jour de l’inauguration du médaillon dont il est question plus haut :

 

« Le sculpteur Armel Beaufils a reproduit dans une oeuvre d’art, les traits de Louis Malbert où nous retrouvons la bonhomie et la franchise qui étaient caractéristiques de sa physionomie souriante. Grâce à Monsieur le Maire de St Quay Portrieux, nous avons pu disposer de ce bel emplacement d’où le promeneur découvre un incomparable horizon... Ici les vents des tempêtes soufflent leurs plus violentes rafales. Le bronze de Malbert recevra, mêlé aux averses de pluie, les embruns des vagues qui se brisent sur les récifs. Que de fois, le visage de notre ami, imperturbable sous les assauts les plus violents, ruissellera de cette manière sans que son clair regard en fut obscurci.

 

« Aussi Malbert aura -t- il sa légende !

 

« Malbert restera le Capitaine valeureux dont l’exemple inspirera les jeunes énergies qu’inlassablement la Mer attire vers Elle Nous devons beaucoup de gratitude à Roger Vercel, le grand romancier de Remorques, pour avoir retenu l’épopée de l’IROISE, transposée sous un autre nom. Roger Vercel rend la place qui lui est due aux drames de l’Océan et à ceux qui en sont les héros ou les victimes. »

 

L. Dolo : 1er Juin 1951.